Bon, alors, en gros...Envoyé par Philippe
Voilà en effet une position plutôt surprenante... je serais ravi d'en lire qqs développements
Mais pas ce soir => Phil = dodo
Bonne nuit à tous
En France, le modèle concernant les étrangers voulant vivre en France et parfois obtenir la nationalité française est officiellement celui de l'intégration.
Certains militants de gauche ou d'extrême gauche (dont je fis partie autrefois) insistent même sur le fait qu'il faille intégrer, et non assimiler.
Or, comme le dit très bien Zemmour - dont je partage en de rares occasions les analyses mais dont je hais l'idéologie - a raison de dire que le modèle français fonctionne en réalité sur la base de l'assimilation, et non de l'intégration. Il donne d'ailleurs à ce sujet un excellent exemple ; pendant longtemps, les étrangers vivant en France et en demande d'obtention d'une naturalisation devaient accepter la modification de leur prénom d'origine si celui-ci n'était pas français au départ. Le prénom en question était au mieux "francisé", au pire complètement transformé. Preuve que l'identité culturelle de l'aspirant à la nationalité devait se fondre dans le moule national français, y compris au sujet d'un symbole à la fois éminemment personnel et culturel comme le prénom.
L'identité d'origine du citoyen fraîchement naturalisé devait en quelque sorte être aussi peu visible que possible. C'est d'ailleurs cette logique qui fait que les signes d'appartenance religieuse en France se doivent en principe d'être "discrets" et non "ostentatoires".
De mon point de vue, cette logique consistant à dissoudre, voire broyer tout ce qui se voit - la burka par exemple - ou tout ce qui se lit et s'entend - comme le prénom - procède d'une démarche aussi absurde dans son fondement que stupide dans sa mise en application et dans ses résultats.
C'est cette même logique assimilatrice qui fait que le communautarisme est officiellement combattu par l'immense majorité de la classe politique française, souvent de la gauche la plus radicale à la droite la plus extrême, en passant par les sensibilités les plus modérées, ou même les plus "alternatives"...
De mon point de vue, l'assimilation comme principe général à l'égard des personnes de culture étrangère souhaitant s'établir en France n'est ni possible ni surtout souhaitable.
Je pense fondamentalement qu'il faut respecter toutes les cultures, à la seule condition que toute pratique culturelle s'inscrive dans strict respect des lois nationales.
Il faut donc selon moi intégrer et non assimiler.
Or, toujours de mon point de vue, le seul vrai modèle d'intégration de cultures étrangères dans un cadre national est le communautarisme. Le Royaume Uni et les États Unis nous en donnent d'ailleurs deux parfaites illustrations que le monde entier devrait prendre comme exemple.
Pour moi, la communauté permet un double niveau d'intégration pour la personne qui souhaite en faire partie. Si une personne d'origine étrangère fait le choix de vivre aux USA, et que par ailleurs elle fait aussi le choix d'intégrer dans l'une des grandes villes du pays le groupe institué de sa communauté d'origine, ce dernier lui offre en fait un double niveau d'intégration.
D'une part celui de la communauté culturelle en tant que telle, avec sa cohésion, sa cohérence, et le fait que cette communauté constitue un ensemble de personnes officiellement connu, reconnu, et donc accepté et respecté par les autorités américaines locales comme par les autorités américaines fédérales.
D'autre part, intégrer une communauté culturelle respectée et constituant une part entière de l'ensemble de la communauté nationale, c'est aussi s'intégrer de fait dans cette dernière.
Et je crains fort que bien peu de gens le comprennent en France...
J'emprunte à Claude Guéant une appréciation qui me servira de mot de la fin.
En parlant des Chinois du treizième arrondissement de Paris (parfois appelé "quartier chinois"), il disait qu'ils étaient "très intégrés".
Je suis bien d'accord. L'intégration semble se passer là mieux qu'en bien d'autres endroits... Sans doute parce que ce quartier fonctionne justement sur la base d'un parfait communautarisme... Et c'est cet aspect des choses que le ministre semble avoir oublié de mentionner...
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